top of page

CAP-VERT SELOn
DELPHINE

Retour à la vie réelle. Comment ne pas déprimer lorsqu’on rentre dans sa chambre d’étudiant à Lyon par 10 degrés lorsqu’on a vécu 10 jours au grand air, le soleil brulant la peau, le vent chaud caressant nos visages couverts de crème solaire ?

 

Nos appareils photos ont capturés des moments uniques mais nos yeux ont conservés les meilleurs. Comment capturer un paysage à 360 ? Impossible de reproduire les sensations vécues lors de la traversée d’un désert en photo par exemple. Le martèlement des pierres écrasées par les pneus qui secouent la carcasse du véhicule avec nous à l’arrière. 3h de ce calvaire : Brulées par le soleil, couvertes de poussières, le dos en compote, secouées comme des pruniers.

Et puis la libération : La crique de sable noir. Les bateaux de pêcheurs colorés, là, attendant de voguer sur l’eau turquoise de l’océan. Les Cap-Verdiens démêlant leurs filets, les odeurs de cuisines, ou de vapeur de grog s’échappant de derrière les cannes à sucre plantées ici et là.

 

Je me souviens d’une marche effectuée dans le creux de la montagne où l’eau provenant des sommets irrigue les plantations de Tarafal à Santo Antao. Une superposition luxuriante de plantations disposées en rizière couvre cette petite vallée menant à la mer. L’œil est attiré par ces couleurs verdoyantes coupées par cette roche noire granite et ces quelques fruits et légumes colorés. Il suffit de lever les yeux pour redécouvrir l’immensité de la montagne nous encerclant, et prendre une bouffée d’oxygène pour comprendre l’ampleur du mot « Air pur Â».

 

Je me souviens également à Sao Vicente, un soir où nous nous rendions en ville pour manger, le petit monsieur qui nous a accueillies dans son restaurant. (Cuisine délicieuse, où nous retrouvions un peu notre confort occidental à manger dans un VRAI restaurant). Il est resté près de nous et nous a débité toutes ses connaissances politiques et économiques concernant le Cap Vert. Ce monsieur avait une culture impressionnante ! Je n’imaginais pas autant m’intéresser à ces sujets. Sa façon de parler calme et rassurante, la sagesse de la vieillesse et son vocabulaire méticuleusement bien choisi nous laissaient tous sans voix.

 

Nous avons décidé de poursuivre cette soirée en sa compagnie et nous nous sommes laissés guider à travers la nuit chaude dans les rues de la ville. Il nous mena jusqu’à une petite librairie où des sons de guitare résonnèrent depuis l’extérieur. Nous nous sommes posés là à écouter ce chanteur qui jouait des airs typiques du Cap Vert. Nous nous sommes plongés en silence dans nos pensées. Quelle chance avions-nous d’être là, j’aurais voulu capturer cet instant à tout jamais. Le monde s’était arrêté de tourner, nous étions là : étudiantes de l’ISEG, bière portugaise à la main, dans une bibliothèque perdue sur cette petite ile, si lointaine de ce que nous connaissons, à nous laisser porter par les sons de guitare de ce petit homme transmettant tant d’émotion.

Jusqu'à notre vernissage le 8 avril, retrouvez chaque lundi et jeudi un article d'une des membres des Petits Reporters au Cap Vert ! Avant de découvrir notre aventure en images, venez lire ce que nous avons vécu durant 11 jours !

bottom of page